Daily Archives: 23 septembre 2025

La 5G, moteur de la voiture autonome

La 5G constitue une avancée décisive pour le développement de la voiture autonome. Si les technologies embarquées (capteurs, caméras, radars, lidar) permettent déjà aux véhicules de « voir » et d’analyser leur environnement, elles ne suffisent pas pour garantir une conduite 100 % autonome. C’est là que la 5G intervient, grâce à sa capacité de transmettre des données en quasi temps réel, avec une latence inférieure à 10 millisecondes.

Cette performance ouvre la voie à la communication V2V (vehicle-to-vehicle) et V2X (vehicle-to-everything). Concrètement, une voiture pourra prévenir automatiquement les véhicules alentours d’un freinage d’urgence, d’un accident ou d’un obstacle. Les infrastructures (feux de circulation, panneaux intelligents, routes connectées) pourront dialoguer avec les voitures pour fluidifier le trafic et réduire les embouteillages. Dans un contexte urbain, cela signifie moins de temps perdu, une consommation réduite et une meilleure sécurité.

Les premiers tests réalisés en Chine et en Allemagne montrent déjà l’efficacité du couplage 5G + véhicules autonomes dans les zones pilotes. Des projets comme 5G-MOBIX en Europe expérimentent la conduite transfrontalière assistée par 5G, démontrant que cette technologie est essentielle pour des flottes de taxis autonomes ou des poids lourds connectés.

Au-delà de la sécurité, la 5G permet aussi une expérience enrichie pour les passagers. Streaming haute définition, jeux en cloud, mises à jour logicielles en direct (OTA), navigation augmentée : l’habitacle devient un espace numérique aussi puissant qu’un salon connecté. Pour les constructeurs, cette connectivité ouvre de nouveaux modèles économiques, basés sur des abonnements à des services digitaux intégrés au véhicule.

Cependant, plusieurs obstacles persistent. Le déploiement de la 5G nécessite des investissements massifs dans les antennes et infrastructures, notamment le long des autoroutes et dans les zones rurales. De plus, la cybersécurité devient un enjeu central : plus les voitures communiquent, plus elles deviennent vulnérables au piratage. Les constructeurs devront donc intégrer des protocoles de sécurité renforcée pour protéger les données et les systèmes embarqués.

À terme, la 5G n’est pas seulement une amélioration technologique, elle représente le socle de la mobilité intelligente, permettant d’atteindre une conduite autonome sûre, fluide et interconnectée à grande échelle.

Recyclage des composants électroniques automobiles

L’essor des véhicules électriques et connectés entraîne une explosion de la quantité de composants électroniques embarqués. Tableaux de bord numériques, capteurs d’assistance à la conduite, calculateurs, batteries haute capacité : autant d’éléments qui deviennent obsolètes après 8 à 12 ans de service. La question du recyclage est donc cruciale, car ces équipements contiennent des substances polluantes (plomb, lithium, cobalt) mais aussi des métaux rares indispensables à l’industrie.

Le premier défi concerne la complexité des matériaux. Un écran de tableau de bord combine plastique, verre, métaux et circuits imprimés. Les batteries, quant à elles, nécessitent des procédés chimiques avancés pour séparer le lithium, le nickel ou le cobalt. Aujourd’hui, seule une fraction de ces matières est réellement recyclée, le reste étant souvent exporté ou enfoui.

Pour répondre à ce problème, de nouvelles filières se structurent autour de l’économie circulaire. Des entreprises spécialisées comme Umicore en Belgique ou Veolia en France développent des usines capables de récupérer jusqu’à 95 % des métaux précieux d’une batterie. Les constructeurs automobiles, de leur côté, commencent à intégrer des stratégies de « seconde vie ». Par exemple, certaines batteries de véhicules électriques sont réutilisées pour stocker de l’énergie dans les bâtiments ou pour alimenter des bornes de recharge.

L’Europe impose désormais aux fabricants une responsabilité élargie : ils doivent anticiper le recyclage dès la conception. Cela signifie privilégier des composants démontables, faciliter l’accès aux pièces et limiter les colles ou matériaux composites difficiles à séparer. Cette logique de « design for recycling » sera au cœur des prochains modèles.

Enfin, au-delà de l’enjeu écologique, le recyclage est aussi un enjeu stratégique. Le prix du cobalt ou du lithium flambe sur les marchés mondiaux, et la dépendance à quelques pays producteurs (Congo, Chine, Chili) rend l’approvisionnement fragile. Revaloriser les composants électroniques usagés devient donc un moyen de sécuriser l’avenir énergétique et industriel du secteur automobile.